L’incroyable élan de solidarité des collègues d’une mère dont la fille est atteinte d’une tumeur au cerveau continue. Une collecte est organisée ce mercredi à Auchan Mériadeck
Depuis plusieurs semaines, les employés des Galeries Lafayette se mobilisent pour tenter de sauver la fille de leur collègue Fatou, atteinte d’une tumeur fulgurante au cerveau. Et notamment pour récolter des fonds, afin de financer la coûteuse opération. La mère est partie rejoindre sa fille au Sénégal, qui attend d’y être opérée, ou transférée en France.
Dans ce but, ils ont ouvert une page Facebook intitulée « Pour Ndeye » et lancé une cagnotte en ligne, qui a permis de récolter près de 11 000 euros en à peine une semaine. « Cependant, on est encore loin des 27 000 euros nécessaires rappelle une collègue de Fatou. C’est pourquoi la mobilisation continue. »
Le temps presse vraiment
Après avoir appris l’histoire de N’Dèye, Auchan Bordeaux Meriadeck a tenu à participer. Patrick Danais, directeur de l’enseigne et son équipe, accueillent les collègues et amis de Fatou ce mercredi 24 mai. Ensemble, ils organisent une collecte de dons au niveau des caisses, de 10h à 20h pour aider à compléter la cagnotte.
« L’argent récolté servira à financer l’opération du cerveau de N’Deye, raconte Olivier, le compagnon de Fatou. Si elle est transférée à temps, elle sera opérée à Bordeaux, à l’hôpital Pellegrin par le neurochirurgien Vincent Jecko. Dans le pire des cas, elle devra être soignée à Dakar où les soins ne sont pas remboursés ». Dans tous les cas donc, Fatou aura besoin de cet argent.
En attendant, ses collègues se félicitent de l’aide du centre commercial car de leur côté, ils ne savent plus comment s’y prendre. « On a utilisé tous les moyens en notre possession témoigne, une collègue de Fatou. Distribution de flyers, collecte dans les commerces de quartier comme à Talence par exemple… on a même essayé de contacter l’émission « Touche pas à Mon Poste » qui n’a jamais donné suite. Médiatiser l’affaire est le seul moyen de faire connaître la situation, et je l’espère, accélérer un peu les choses sur le plan financier mais aussi administratif ».
Un combat pour faire hospitaliser N’Dèye à Bordeaux
Si Fatou souhaite faire hospitaliser sa fille à Bordeaux, c’est pour plusieurs motifs. D’abord pour des raisons financières, mais pas que. Les hôpitaux sénégalais qui se sont occupés du cas de sa fille ont commis beaucoup d’erreurs selon elle. « Le premier diagnostic qu’ils ont fourni était erroné, ensuite ils ont prescrit de mauvais médicaments ! Une tumeur fulgurante est une opération très délicate et la clinique du Cap à Dakar elle-même a admis être dans l’incapacité de réaliser cette intervention considérée à haut risque », détaille le compagnon de Fatou.
La demande de transfert de la maman répond aussi à des questions pratiques. En effet elle aimerait être auprès de sa fille une fois l’opération passée, le temps de son rétablissement. En attendant la décision des autorités, il y a urgence, N’Dèye a déjà perdu la vue et l’ouïe et la tumeur grossit de jour en jour. Que ce soit à Bordeaux ou à Dakar, elle devra être opérée sous peu.
Un démêlé administratif bloque le transfert
En plus de soucis financiers, il reste des difficultés administratives à surmonter pour la maman qui veut faire hospitaliser sa fille au CHU de Bordeaux. En effet, pour l’instant, les autorités françaises n’ont toujours pas validé le transfert de N’Dèye. En février 2016, la demande de regroupement familial de Fatou avait été acceptée par le Consulat, mais elle n’avait ensuite pas réussi à fournir toutes les pièces justificatives sous trois mois, le délai limite.
L’autorisation de regroupement familial était donc caduque et Fatou a récemment renouvelé sa demande. Requête qui n’a, à ce jour, pas abouti. Par ailleurs le visa sanitaire réclamé en urgence il y a deux mois lui a été refusé par l’ambassade française à Dakar. Une enquête est en cours pour déterminer si N’Dèye sera finalement autorisée à entrer en France afin de se faire opérer mais le temps presse, car d’après le diagnostic du chirurgien bordelais, dans 6 jours, la jeune fille ne sera plus transférable en France….
Sud-Ouest