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Au moins 11 migrants morts africains et 44 disparus dans un naufrage au large de Sfax

Au moins 11 migrants morts africains et 44 disparus dans un naufrage au large de Sfax

Sur l’embarcation de fortune partie d’une plage au nord de Sfax, en face des îles Kerkennah, se trouvaient 57 migrants, d’après le témoignage des rescapés.

Onze migrants, tous originaires d’Afrique subsaharienne, sont morts et 44 autres sont portés disparus, après un naufrage ce week-end au large des côtes tunisiennes, près de Sfax, épicentre de l’émigration clandestine vers l’Europe, a-t-on appris de sources judiciaires lundi 7 août.

«Sept nouveaux corps ont été repêchés dimanche soir», venant s’ajouter aux quatre retrouvés auparavant, a indiqué le porte-parole du tribunal de Sfax, Faouzi Masmoudi, assurant que «les recherches se poursuivaient», deux migrants seulement ayant été secourus sur une embarcation qui comptait 57 occupants.

Les recherches se poursuivent
Sur l’embarcation de fortune partie d’une plage au nord de Sfax, en face des îles Kerkennah, se trouvaient 57 migrants, d’après le témoignage des rescapés. Ce drame n’a rien à voir avec les deux naufrages ayant fait au moins 30 disparus près de l’île de Lampedusa, en Italie, qui se trouve à environ 130 km de Sfax. Les gardes-côtes continuent leurs recherches pour trouver d’éventuels survivants, selon le porte-parole.

Ils cherchent aussi à savoir «s’il y a eu d’autres naufrages dans cette zone», après la découverte entre vendredi et dimanche de «12 corps sur des plages» au nord de Sfax, selon un nouveau bilan de Faouzi Masmoudi. Impossible de savoir si ces cadavres peuvent provenir du naufrage près des Kerkennah. Du 1er janvier au 20 juillet, 901 corps de migrants ont été repêchés au large de la Tunisie, dont une majorité originaire d’Afrique subsaharienne.

Abandonnés dans le désert
Selon les dernières statistiques du HCR, depuis début 2023, plus de 87.000 migrants ont débarqué clandestinement en Italie, surtout en provenance de Tunisie, le reste arrivant de Libye. La Méditerranée centrale, entre Afrique du Nord et Italie, est la route migratoire la plus dangereuse au monde avec plus de 20.000 morts depuis 2014, selon l’OIM.

Les départs de migrants d’Afrique subsaharienne ont connu une accélération après un discours, le 21 février, du président Kais Saied dénonçant l’arrivée de «hordes de migrants» clandestins venus, selon lui, «changer la composition démographique» du pays.

Après la mort le 3 juillet d’un Tunisien dans une rixe entre migrants et habitants, des centaines d’Africains noirs ont été chassées de Sfax. Beaucoup ont décidé de tenter la traversée. Et au moins 2000 Africains, selon de nouvelles données fournies par une source humanitaire à l’AFP, ont été conduits par la police tunisienne aux frontières avec Libye et Algérie et abandonnés dans des zones désertiques.

Au moins 25 sont morts dans le désert tuniso-libyen depuis début juillet, selon le dernier bilan en date de sources humanitaires.

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