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Après sept ans passés en Berry, le père Bassène s’apprête à rentrer au Sénégal

Comme d’autres prêtres africains, le père Bassène était en mission en Berry ces dernières années. Curé des paroisses de Buzançais, Châtillon et Mézières, il s’apprête à retrouver son pays, le Sénégal

Lorsqu’il se promène dans les rues de Buzançais, le père Eric Bassène salue tout le monde, commerçants, passants… S’il reconnaît que la prise de contact n’a pas toujours été évidente, aujourd’hui, après sept années passées en Berry, il prépare son départ le cœur gros : « Je ne me suis jamais senti seul, j’ai toujours été entouré par des gens aimants, des gens sur qui je peux compter, et c’est réciproque. Je sais que chacun va manquer à l’autre ». Originaire du diocèse de Ziguinchor, dans la région de la Casamance au Sénégal, le père Bassène a été envoyé en mission en France en 2011. C’est le diocèse de Bourges qui a ensuite choisi son affectation comme curé des paroisses de Buzançais, Châtillon-sur-Indre et Mézières-en-Brenne et curé-doyen du doyenné Brenne-Touraine.

En charge du dialogue avec l’islam
Dans son pays, la population est musulmane à plus de 90%. Rien d’illogique donc à ce qu’Eric Bassène ait été chargé, ici en Berry, du dialogue avec l’islam. A ce titre, il est intervenu auprès de familles inquiètes de voir l’un de ses enfants avoir une relation avec un musulman : « il m’est arrivé de réconforter ces familles en leur disant qu’il fallait accepter le choix de leur enfant. Des fanatiques, il y en a partout, chez les catholiques comme chez les musulmans, mais comme on méconnaît l’islam, c’est normal qu’il y ait des réticences ». Eric Bassène a aussi invité, le 13 mai dernier à l’archevêché de Bourges, les imams et les responsables des mosquées pour leur souhaiter un bon ramadan.

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Un BTS en agriculture
Durant son séjour en France, le père Bassène s’est aussi formé à l’agriculture, en suivant un BTS par correspondance au CERCA d’Angers. Il compte mettre à profit ses connaissances dès son retour en Casamance. Le but est de pouvoir produire lui-même et d’aider les habitants de la région à vivre du produit de leur culture : « Etre prêtre, c’est aussi accompagner les fidèles dans leur milieu. On a connu des prêtres ouvriers en France, ça va dans le même sens ». Cette situation de prêtre actif n’a rien de particulier au Sénégal, selon Eric Bassène. Dans son diocèse, il y a des prêtres techniciens, médecins, infirmiers ou enseignants, « chacun essaie d’apporter un plus en dehors des murs du presbytère ».

Eric Bassène donnera une ultime messe à Buzançais le 2 juillet prochain. Ensuite il regagnera son pays d’origine. Les liens entre la paroisse berrichonne et l’Afrique devraient persister. Un nouveau prêtre, lui aussi originaire du Sénégal, devrait prendre le relais.

Par Sarah Tuchscherer, France Bleu Berry

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