Site icon Senef.fr

Amnesty International appelle l’Arabie Saoudite à la libération immédiate du militant Raif Badawi

Amnesty International appelle l’Arabie Saoudite à la libération immédiate du militant Raif Badawi

Amnesty International a appelé l’Arabie saoudite à libérer immédiatement le défenseur des droits humains Raif Badawi, alors qu’il a purgé sa peine «injuste» de dix ans d’emprisonnement notamment pour «insulte à l’islam», et dénoncé «le mépris des autorités saoudiennes».

Arrêté en 2012 puis placé en détention, le blogueur aujourd’hui âgé de 38 ans avait un site internet critique, appelant en autres à limiter l’influence des religieux dans la sphère publique.

En 2014, il avait été condamné à dix ans de prison et 1000 coups de fouet. La diffusion l’année suivante de la première séance publique de flagellation avait provoqué un tollé international.

«Raif Badawi a passé une décennie derrière les barreaux uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Les autorités saoudiennes doivent veiller à sa libération immédiate et inconditionnelle et lever l’interdiction de voyager illégale imposée à son encontre, afin qu’il puisse enfin être réuni avec sa famille», a écrit Amnesty International dans un communiqué publié vendredi.

«La poursuite de la détention de Raif Badawi révèle le mépris total des autorités saoudiennes pour le droit à la liberté, à la liberté d’expression, et même pour leur propre législation.

Cela montre aussi que leur tentative de présenter au monde une image progressiste n’est rien d’autre qu’un écran de fumée qui ne sert qu’à cacher leur répression», a ajouté Heba Morayef, directrice régionale de l’ONG, citée dans le communiqué.

Ces dernières années, le royaume conservateur a initié des réformes économiques et sociales pour se défaire d’une réputation de pays austère. Les pouvoirs de la police religieuse ont été réduits, les grands événements de divertissement se sont multipliés et les femmes ont été autorisées à conduire.

Mais cette campagne de séduction internationale alimentée par le prince héritier Mohammed ben Salmane depuis 2017 a largement été ternie par une répression accrue des dissidents, des opposants politiques aux militantes féministes.

Lauréat du prix Reporters Sans Frontières 2014 dans la catégorie net-citoyen, Raif Badawi a aussi été choisi en 2015 comme lauréat du Prix Sakharov pour la liberté d’expression remis par le Parlement européen. En 2015 et 2016, il figurait parmi les nominés pour le prix Nobel de la Paix.

Quitter la version mobile