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Aïssa Maïga: Je n’ai jamais été en conflit avec mes origines sénégalaise et malienne

La comédienne française Aïssa Maïga, native de Dakar, affirme que sa vie a été facilitée par le métissage culturel, qui ne l’a jamais « mise en situation de conflit de loyauté » vis-à-vis de l’une de ses origines sénégalaise et malienne.

« Je n’ai jamais été mise en situation de conflit de loyauté vis-à-vis de l’une de mes origines – ou appartenances – ou de l’autre. Et ceci m’a beaucoup facilité la vie », déclare cette femme de culture de 42 ans, scénariste, réalisatrice, comédienne de théâtre et de cinéma.

« Mon métissage est quelque chose qui tombe sous le sens. Il n’est ni un étendard, ni l’objet d’une lutte ou d’une revendication. Il est juste là », ajoute Aïssa Maïga dans une interview au magazine « Into The choc » du groupe Jeune Afrique.

« Ma grand-mère adoptive m’emmenait à l’église. Tandis que ma grand-mère au Mali m’envoyait à l’école coranique. Elle me faisait faire la prière musulmane avec elle. Cela ne me posait aucun problème ».

« Pour moi l’être humain est capable d’absorber énormément d’informations et d’en faire quelque chose », fait observer la comédienne, qui a perdu son père 4 ans après son arrivée en France. Elle a été élevée par son oncle et sa tante.
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L’animatrice française dit avoir eu « une enfance assez classique », si ce n’est qu’elle a plutôt baigné du côté malien de sa famille alors qu’elle est au Sénégal, le pays de sa mère.

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« J’ai également eu une grand-mère adoptive qui venait d’Indochine. J’ai donc évolué avec cette culture vietnamienne, notamment à travers la cuisine », a-t-elle renseigné.

Aïssa Maïga a reconnu que de nombreux « stéréotypes » étaient de mise à cette époque, dans les années 1980, « lesquels surgissaient fatalement à l’école ».

« Mais je n’ai pas grandi avec l’idée du racisme. Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que le racisme existait », a-t-elle indiqué, se présentant « tout d’abord » comme une Française.

De son arrivée en France en provenance du Sénégal, elle dit se souvenir surtout du froid. « Je me souviens très peu de Dakar : la mer, l’avion… ce sont plutôt des flashs que des souvenirs élaborés », note-t-elle.

« Toutes les choses qui m’ont nourrie créent une culture unique : peut-être celle du troisième monde, ou de l’ère post-raciale comme Barack Obama la définit. Je me sens vraiment appartenir à cela », note-t-elle cependant.

Aïssa Maïga est marraine de l’Amref, première ONG de santé publique en Afrique, et ambassadrice de Stand Up for African Mothers, campagne visant à former des sage-femmes sur le continent, pour lutter contre la mortalité maternelle et infantile.

Elle s’est également engagée auprès de PlaNet Finance, organisme de micro-finance qui œuvre en faveur des pays du sud, présidé par Jacques Attali, économiste et ancien conseiller spécial du défunt président de la République française François Mitterrand.

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Née le 25 mai 1975 à Dakar (Sénégal), elle étudia au lycée Voltaire à Paris (11e arrondissement), avant de subir sa formation d’acteur au Laboratoire de l’acteur avec Hélène Zidi Chéruy.

Elle joua ensuite dans une comédie musicale : « La Nuit la plus longue » pendant chaque été durant trois années consécutives, pour ensuite obtenir son premier rôle dans un court-métrage intitulé : « Le Royaume du passage ».

« Saraka Bo » est le premier long métrage dans lequel elle va jouer, aux côtés de Yvan Attal et Richard Bohringer. Ce film raconte une enquête policière sur un meurtre commis dans une communauté afro.

 

Aps

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