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À Sillé ( Pays de la Loire), la Wehrmacht exécute 14 Sénégalais le 19 juin 1940

À Sillé ( Pays de la Loire), la Wehrmacht exécute 14 Sénégalais le 19 juin 1940

Photo prise le 04 décembre 1939 de tirailleurs sénégalais à l'instruction dans un camp d'entraînement dans les colonies françaises en Afrique.

Le crime raciste du 19 juin 1940, à Sillé-le-Guillaume, s’inscrit dans la sombre liste des exactions de la Wehrmacht perpétrées lors de la campagne de France.

Ce jour-là, quatorze tirailleurs sénégalais, du 208e RALC (Régiment d’artillerie coloniale lourde) sont extraits du camp de prisonniers français (sans doute le « camp de la forêt » près du plan d’eau de Sillé) et regroupés dans le centre-ville.

Il y a là Kaly Camara, Sakamissa Balde, Bissane Faye, Kagnack Guingue, M’Bagnick Sarr, Sambare Sarr, Diatta Faye, Bakary Tigana, Iamara Badji, Mandiaye Diop, N’Gor Gning, Simbo Diouf et deux autres soldats qui n’avaient ni plaque ni livret militaire. Ils ont entre 22 et 34 ans et ont le « tort »… d’être noirs !

Réinhumés dans le Carré militaire

Sous la menace des fusils allemands, ils sont conduits à pied sur le « Pré Guitet », boulevard des Jardiniers, de l’autre côté de la voie ferrée. Là, on leur demande de s’aligner. Et le peloton fait feu.

Le procès-verbal des autorités résume sèchement : « Le 19 juin 1940, vers quatorze heures, Pré Guitet, Boulevard des Jardiniers, l’armée d’occupation a procédé à la suppression d’un détachement de l’artillerie coloniale. »

Aujourd’hui, sur le « Pré Guitet » a poussé tout un quartier. Mais une plaque, au milieu d’un petit jardin, rappelle l’endroit où sont tombés les soldats. Enterrés le 20 juin 1940 au cimetière de Sillé-le-Guillaume, ils sont exhumés quelques années plus tard pour être placés dans des cercueils individuels et réinhumés dans le Carré militaire de ce même cimetière.

Un monument à leur nom a été réalisé et est toujours entretenu par le comité du Souvenir français de Sillé-le-Guillaume.

L’assassinat de Sillé-le-Guillaume n’est pas un crime isolé. Lors de la campagne de France, durant l’été 1940, on estime qu’entre 1 500 et 3 000 soldats noirs africains ont ainsi été assassinés.

Ces exactions ont été recensées et étudiées par l’historien allemand Raffael Scheck, auteur du livre Une saison noire : Les massacres de tirailleurs sénégalais, mai-juin 1940.

 

Ouest-france.fr

 

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