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Humoriste, footballeur, lycéen: le racisme encore incrusté partout

Humoriste, footballeur, lycéen: le racisme encore incrusté partout

Le racisme a beau être quotidiennement combattu, il n’empêche que les injures et autres attaques continuent d’abonder. Les dénoncer, c’est empêcher qu’elles soient normalisées.

Le 23 décembre dernier, la salle est pleine quand l’humoriste Donel Jack’sman débute son spectacle. En tournée dans toute la France pour présenter « On ne se connait pas, on ne juge pas », le comédien enchaîne les blagues au plus grand bonheur du public qui ne cesse de s’esclaffer. Vient le moment où Donel Jack’sman a pour habitude de demander aux personnes présentes dans la salle pour quel parti politique elles votent.

Au moment où il évoque celui présidé par Marine Le Pen, Rassemblement national, un homme applaudit puis invective l’humoriste quelques secondes plus tard. « Sale noir », lâche-t-il suffisamment fort pour que Donel, d’origine camerounaise, l’entende.

Surpris, il lui demande de répéter « sale noir j’ai dit ». Entre perdre son sang-froid et faire bonne figure en jouant la carte de l’humour, l’humoriste choisit la deuxième option, probablement la meilleure.

Pas de chance pour celui qui est venu accompagner de son racisme : une autre spectatrice filme la scène et l’envoie à Donel Jack’sman via Instagram.

Les réseaux sociaux s’enflamment, la vidéo devient virale, les internautes s’insurgent. Classique. Quel intérêt d’acheter un ticket pour aller voir un spectacle de quelqu’un dont on n’aime pas la couleur ? Là est la question.

Le football a le racisme dans la peau
Malheureusement, ces dernières semaines (et ce ne sont pas les seules de l’année) ont été teintées de racisme. Le fait que ces évènements soient repris dans les médias et dénoncés sur les réseaux sociaux les empêche pas pour autant d’avoir lieu.

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En tapant le mot-clé « racisme » dans Google, un nombre incalculable de résultats apparaissent et, majoritairement, liés au football. Des supporters injurieux qui imitent des bruits d’animaux ou qui balancent des insultes, l’histoire est souvent la même, et tous les joueurs de couleur en prennent pour leur grade. Stars nationales du ballon rond ou pas.

Le dernier en date à avoir fait les frais des racistes, c’est Kalidou Koulibaly, défenseur central d’origine sénégalaise évoluant au SSC Naples. Mercredi dernier, son club affronte celui de l’Inter Milan.

À quelques minutes du coup de sifflet final, le joueur est exclu du terrain sous les cris de singe et les insultes racistes des supporters de l’équipe adverse. L’arbitre ne réagit pas, Kalidou Koulibaly applaudit ironiquement son inactivité et quitte le terrain en colère. En février 2016, le défenseur avait déjà été la cible d’attaques similaires.

Des évènements qui passent pratiquement inaperçus tellement ils sont courants dans le monde sportif. Lors d’un match contre Cagliari en janvier dernier, l’une des stars de l’équipe nationale française, Blaise Matuidi, encaissent les injures des supporters de l’équipe adverses. Idem pour l’attaquant italien de Nice, Mario Balotelli en février.

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Une coupe de cheveux ou le forfait
Même son de cloche aux États-Unis où le lycéen champion de lutte Andrew Johnson a dû se faire couper les dreadlocks en plein tournoi lors d’une compétition inter-lycéenne dans l’État du New Jersey aux États-Unis ce vendredi 21 décembre.

L’arbitre, Alan Maloney, qui avait déjà tenu des propos racistes dans le passé, a posé un ultimatum au lycéen: il pouvait se couper les cheveux devant ses adversaires et coachs ou bien abandonner la compétition.

Les règles des tournois de lutte et d’athlétisme entre lycées du New Jersey exigent en effet une coiffure courte de la part des participants. En revanche, elles autorisent aussi le port d’un casque de lutte recouvrant entièrement les cheveux longs. Andrew Johnson n’a pas eu droit à cette option.


Sauf que ce même règlement stipule qu’en cas de chevelure descendant en dessous des épaules, le joueur peut opter pour un couvre-chef ou les plaquer en arrière avec un bandeau.

L’arbitre ne veut rien entendre, le lutteur de 16 ans n’a d’autre choix que de se couper les cheveux devant un public bouche-bée sinon, ce sera le forfait pour son école. Pas le genre de responsabilité qu’un adolescent a envie d’endosser.

Audrey Vanbrabant

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