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17 corps de migrants subsahariens retrouvés sur la plage de Gueldim (Sud du Maroc)

17 corps de migrants subsahariens retrouvés sur la plage de Gueldim (Sud du Maroc)

Selon les médias locaux, au moins 17 corps, dont trois femmes, ont été retrouvés samedi sur une plage près de Gueldim, au nord du Maroc. Il s’agit de migrants d’origine subsaharienne.

C’est une macabre découverte qui a été faite samedi 17 août sur la plage blanche de Gueldim, au sud du Maroc. Selon le dernier bilan, 17 corps de migrants, dont celui de trois femmes, ont été retrouvés sur cette étendue de sable de 40km. Il s’agirait, selon Hespress, d’exilés venant d’Afrique subsaharienne.

Une enquête diligentée par les autorités locales est toujours en cours pour déterminer d’où est partie l’embarcation et les organisateurs de cette tentative de traversée. Selon des sources locales citées par Hespress, l’embarcation a fait naufrage à cause de hautes vagues et « l’impossibilité de naviguer ».

Les enquêteurs soupçonnent notamment, au vu des conditions météorologiques qui rendaient la navigation impossible, que l’embarcation ait été organisée par des arnaqueurs souhaitant uniquement obtenir l’argent des migrants sans avoir la réelle intention de les faire traverser.

Ce naufrage intervient quelques jours après le démantèlement d’un réseau de passeurs qui opérait dans le sud du pays. Trois personnes âgées de 28 à 34 avaient été arrêtées dans le cadre de cette opération policière.

Chaque année, le Maroc est privilégié par de nombreux candidats à l’exil rêvant de rejoindre l’Europe. En 2023, près de 90 000 migrants ont été interceptés par les autorités du pays.

Les exilés passent par le Maroc car ils peuvent tenter d’atteindre l’Europe par le Nord, via Ceuta et Mellila, mais aussi par le sud en embarquant dans un bateau en direction des Canaries, ce qui semblait être le cas pour cette embarcation qui a fait naufrage.

La longue route des Canaries
Au large du Maroc, les sauvetages sont d’ailleurs réguliers sur cette route migratoire qui fait plusieurs milliers de morts chaque année. Le 12 août dernier, deux corps sans vie ont été retrouvés dans une pirogue par la Marine marocaine lors d’une opération de sauvetage au large de Dakhla, tandis que les autres passagers de l’embarcation, 66 personnes d’origine subsaharienne, ont pu être secourus.

Mi-juillet encore, la Marine était intervenue en mer pour porter secours à près de 200 migrants dont la pirogue avait chaviré au large de Dakhla. Une dizaine de passagers blessés avaient été pris en charge par les autorités sanitaires marocaines.

Toutefois, les prétendants à la traversée sont de moins en moins nombreux à partir du Maroc, car depuis le réchauffement des relations diplomatiques entre Rabat et Madrid en 2022, le Maroc a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière une de ses priorités. Sur les côtes, Rabat s’est engagé à intercepter les exilés susceptibles de prendre la mer et de les renvoyer dans le centre du pays, dans la région de Ouarzazate, loin des plages.

Depuis, les migrants décident de partir depuis des côtes bien plus éloignées situées en Mauritanie, au Sénégal ou encore en Gambie, faisant de ce long trajet une route migratoire souvent meurtrière.

Au total, plus de 5 000 ont péri au cours des cinq premiers mois de 2024 en tentant de rallier les Canaries, estime l’ONG espagnole Caminando Fronteras.

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