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Nice : Filière de clandestins sénégalais, 18 mois ferme pour un passeur

Passeur de clandestins sénégalais

Le tribunal correctionnel de Nice a condamné à 18 mois de prison ferme un membre d’une filière organisée de clandestins sénégalais. Il sera également, à sa sortie de prison, interdit du territoire national pour trois ans.

Dans le box des prévenus, Kabongo, Sénégalais de 28 ans, présente bien, s’exprime dans un français des plus corrects et sans accent, mais son bagou hors du commun le dessert : c’est tout juste si la présidente parvient à l’interrompre pour lui poser des questions…

Des débats, il ressort que le prévenu faisait partie d’un réseau savamment organisé impliquant des complicités au Sénégal et au Maroc, mais peut-être aussi en France, en Pologne, en Espagne ou en Italie.

Il s’est fait épingler en se rendant à une convocation de la PAF, à l’aéroport de Nice. Celle-ci venait d’interpeller à sa descente d’avion, un jeune Sénégalais arrivant du Maroc, Sérigne. Curieusement, il était muni d’un visa pour Cracovie, obtenu auprès d’un consulat polonais au Maroc, alors qu’il n’existe pas de ligne directe régulière Nice-Cracovie…

6 000 € le passage !

Serigne donne alors le nom de son contact à Nice : Kabongo.

Et il ajoute que sa famille s’est ruinée pour lui permettre de s’établir en France : 6 000 € dont une partie payable plus tard ! A l’audience, et malgré ses tentatives d’enfumer le tribunal, Kabongo livre une partie de la vérité.

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Gérant de deux sociétés à Dakar, il avait donné à Serigne un ordre de mission d’inspection dans une entreprise polonaise…

Parallèlement, il avait aussi réglé avec sa carte bancaire une dizaine de nuits d’hôtel à Nice au nom de Sérigne.

« C’était dans le cadre d’une dynamique humanitaire, pour aider sa famille », justifie le prévenu.

Manifestement, et s’il n’est pas prouvé que Kabongo était la tête pensante du réseau, bien que s’étant déplacé au Maroc à 41 reprises, il était pour le moins chargé d’accueillir ses compatriotes sur le sol français, sous couvert de voyages touristiques via Madrid. Soit, il les mettait dans le train de Paris, à la gare de Nice, soit il leur faisait passer la frontière à Vintimille.

Mais, s’il a donné des noms de complices au Maroc et au Sénégal, ceux-ci n’ont jamais été identifiés.

Pour le procureur, qui avait requis deux ans de prison ferme et une interdiction du territoire de 10 ans, le prévenu « profitait du malheur des Africains ».

Son avocat a souligné « les failles de l’instruction, notamment l’absence de confrontation », ainsi que « l’absence de preuves quant à l’existence d’une bande organisée ».

 

Source : La provence

 

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