Charente : Deux sénégalais écroués pour  trafic de faux billets

Une vaste affaire de trafic de faux billets qui passe par la Charente. Deux hommes ont été déférés au parquet d’Angoulême et écroués, après avoir été interpellés à la descente d’un train en gare de Lyon, à Paris. Ils portaient sur eux 100 000 euros de billets contrefaits en Italie.

Les enquêteurs de la gendarmerie ont mis à jour un réseau qui a notamment écoulé des fausses coupures dans des commerces charentais, au printemps dernier, point de départ de l’enquête.

L’affaire avait débuté en Charente en avril dernier lorsqu’un commerçant avait refusé un billet de 50 euros qu’il jugeait douteux, prenant soin de relever la plaque minéralogique de la voiture du client, garée devant sa boutique, pour la transmettre aux enquêteurs.

Les gendarmes avaient rapidement constaté qu’en l’espace de trois jours, de nombreuses fausses coupures avaient été écoulées dans des communes du département, a souligné le lieutenant-colonel Fabrice Tranchant, du groupement de gendarmerie de la Charente, qui a mené l’enquête avec la Section de recherches de Poitiers et l’Office central de répression du faux monnayage (OCRFM).

Des mois d’investigation

Après plusieurs mois d’investigations, les deux hommes qui mettaient en circulation les faux billets ont été appréhendés par une trentaine de gendarmes et policiers en Gare de Lyon. Réparti en coupures de 20, 50 et 100 euros, l’argent était dissimulé «dans la ceinture des deux passeurs», a précisé Jean-David Cavaillé. La qualité des billets «n’est pas grossière» et «on peut être trompé», souligne Benoît Bordenave, de la Section de recherches de Poitiers.

Agés de 30 et 39 ans, d’origine sénégalaise, ils agissaient pour le compte d’un réseau en cours de démantèlement. «L’argent était fabriqué en Italie, centralisé en région parisienne et diffusé notamment en Poitou-Charentes», a indiqué le Procureur, se refusant à toute précision supplémentaire pour ne pas nuire à l’enquête en cours.

Les fausses coupures étaient notamment écoulées en province, où les commerçants sont réputés moins vigilants qu’en région parisienne.

Des faux billets ainsi mis en circulation en Poitou-Charentes, à Châtellerault (Vienne), et dans les régions Centre et Bourgogne, à Châteaudun (Eure-et-Loir) et Nevers (Nièvre) ont ainsi été joints au dossier.

L’enquête est menée «en collaboration avec les Carabinieri italiens», a ajouté le lieutenant Bordenave mais, pour l’heure, la cache où les faux billets étaient imprimés n’a pas été localisée.